THE
CANTICLE
OF THE
BIRDS
33 gouaches on paper
Signed originals
15x10 cm / 6x4 in
framed
Le Cantique des Oiseaux
de Farîd-ud-Dîn Attâr
Prologue, 9-12
Traduction de Leili Anvar
Éditions Diane de Selliers
2012
English translation
Afkham Darbandi & Dick Davis
The Canticle Of The Birds
FR
Le Cantique des Oiseaux
[…] Ce qui m’a intéressé, c’est d’en utiliser assez pour qu’ils forment une multitude. Qu’on ne les compte pas. Il a fallu être synthétique : deux touches par oiseau au maximum, souvent une seule. Au spectacle magnifique de leurs vols synchronisés, j’ai préféré des trajectoires plus chaotiques, moins coordonnées. Sans s’accorder vraiment sur une direction, les oiseaux se répartissent dans l’espace de manière plus ou moins homogène, comme les particules, poussières, ou débris avec lesquelles ils se confondent parfois.
La plupart du temps ces silhouettes sont de la même teinte. C’est le dégradé atmosphérique, la densité de l’air, ou encore leur distance, qui font varier leur présence. Parfois une autre couleur intervient et accentue un rendu plus fantomatique.
En réalité, leurs teintes, saturations, luminosités, sont choisies en réaction aux ciels que je traite. Et, à ce qui s’y passe : souvent avec des couleurs assez peu naturelles et étranges, portant des atmosphères plus ou moins toxiques, aux couleurs parfois très saturées, aux conditions météorologiques parfois inquiétantes. En fait, des cieux généralement peu cléments.
Une ligne d’horizon basse permet de ne pas donner trop de place aux sols. Lorsqu’ils sont définis, ils sont plutôt désertiques, qu’ils soient marins ou terrestres. Et sur certaines peintures interviennent aussi des précipitations. Celles-ci sont largement inspirées de travaux d’illustres graveurs de paysages japonais comme Hiroshige ou Hasui.
Cette série est une étape de plus dans mes recherches sur le paysage. Elle résonne avec des travaux de peintres que je cite très régulièrement. Sans que ce soit un but en soi, le cumul de ces références, et le dialogue que j’ai avec ces peintres, se cristallisent parfois en une étrangeté évoquant des univers de science-fiction. J’aime le craft et la préciosité de ces miniatures. Ce côté précieux contraste avec la simplicité, l’humilité du sujet représenté. Elles sont pour moi comme des petits trésors.
Enfin, j’emprunte le titre : Le Cantique des Oiseaux au poète persan Attâr, dans la version traduite magnifiquement par Leili Anvar.
Écrit à la fin du XIIe siècle, ce long poème chante le voyage de milliers d’oiseaux en quête de la Sîmorgh, manifestation visible du divin. À la poésie, et au mystère des couleurs, j’ai aimé superposer la poésie et le mysticisme de ces vers. Je remercie d’ailleurs les Éditions Diane de Selliers de me les avoir prêtés.
Eliot Shahmiri
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